Le numérique, dernière chance pour le développement durable inclusif ?
« Au-delà des considérations économiques et d’emploi, la culture, les outils et les projets de transformation numérique peuvent être vecteur d’inclusion et de développement durable pour tous et toutes. Pourtant, force est de constater que le secteur du numérique et les transformations liées au numérique ne sont pas mixtes. Le développement du numérique entraîne des destructions d’emploi dans des secteurs où les femmes sont surreprésentées (les métiers de l’accueil et de l’intermédiation administrative, bancaire,…). Les femmes et les hommes ne sont pas également doté.es en compétences numériques compte tenu de leur parcours de formation et professionnel. De manière contre-intuitive, les femmes et les hommes n’ont pas accès aux outils numériques mobiles de manière égale compte tenu des métiers qu’elles et ils occupent. elles sont 63,3% à travailler sur un ordinateur fixe et 19,1% sur un ordinateur portable (Lydie Vinck, Synthèse.Stat’ DARES 11/2014). Et, pour couronner le tout, l’intelligence artificielle est construite à partir des hypothèses et biais cognitifs des concepteurs.rices qui se nourrissent de nos comportements sexistes actuels et passés.
Comment donc le numérique peut-il être vecteur de développement durable inclusif ? En documentant le diagnostic des inégalités et en soutenant fortement leur réduction à l’occasion de tout projet d’évolution d’entreprise, modification des procédures et cadres opérationnels. En entreprise, les services RH ont pour habitude d’analyser leurs données sociales afin de diagnostiquer dans une certaine mesure les inégalités F/H (Diagnostic Egalité, Base de Donnée Economique et Sociale). Elles pourraient les mobiliser davantage comme indicateurs intégrés dans les politiques RSE et Diversité, pour les résorber et ne pas les reproduire. Concernant l’ensemble des services mobilisant de l’IA, il y a des initiatives d’audit algorithmique telles que celles développées par l’Agence O’Neil Risk Consulting & Algorithm Auditing (ORCCA) de Cathy O’Neil, Docteure en mathématiques du MIT et Data Scientist aux Etats-Unis. Ses travaux permettent à l’IA de ne pas reproduire les inégalités actuelles de genre en faisant en sorte que la technologie y soit sensible. Dans la société civile, et plus particulièrement au sein des réseaux féminins comme le réseau international de l’ONG BPW (Business & Professional Women) créé en 1919 et ayant un rôle consultatif auprès de l’ONU, le numérique et l’IA sont non seulement un formidable vecteur au service de la montée en compétence des femmes, mais également un levier de développement pour des projets portés par des femmes à l’échelle mondiale en soutien aux Objectifs de Développement Durable de l’ONU. BPW International recense l’ensemble des projets de ses membres à travers le monde. Parmi les 17 objectifs, BPW France contribue particulièrement à l’objectif 4 / Éducation de Qualité, 5 / Égalité entre les Sexes, 17 / Partenariats pour réaliser les objectifs, 9 / Innovation et Infrastructure, de par son axe fort autour de la transformation numérique dans ses projets internes et ses actions de lobbying ». Tout bientôt un nouveau site internet ».
Karine BABULE – VP Communication & Relations Internationales
Dalila DERDAR – VP Young (Intérim) & Transformation Numérique
Elodie PALOMBI – Pilote de la Commission Numérique